Au début des années 70, une rue à l’abandon du quartier périphérique afro- americain d’Overtown à Miami se recouvre de peinture.
Assemblage hétéroclite de débris de bois et cartons, cette allée est la volonté de Purvis Young, un jeune homme du quartier pauvre de Liberty City à Miami, marqué par les fresques murales militantes des villes du Nord des USA.
Purvis Young est né en 1943 à Miami. Après une enfance difficile, il abandonne l’école dans les années 60. Lors d’un séjour en prison, il découvre les reproductions des grands maitres Van Gogh, Rembrandt et Gauguin, il décide alors de consacrer sa vie à la peinture.
Durant plus de quatre décennies, Young va peindre la vie de sa communauté. Il développe un langage pictural personnel : des bateaux pour échapper au racisme et à la souffrance, des chevaux sauvages symboles de liberté et des anges comme une possibilité de bonté dans un monde déchiré par les conflits.
Bien que son œuvre soit présente dans les collections de plus de soixante musées, dont le Smithsonian American Art Museum de Washington, le High Museum of Art d’Atlanta et l’American Folk Art Museum de New York et d’innombrables collections privées telles que la Collection de la famille Rubell, Purvis Young n’a jamais songé à quitter Overtown créant des milliers de peintures, dessins et livres d’artiste.
En public, il portait des lunettes noires pour « cacher ses larmes » face à l’injustice et à la tristesse dont il était témoin chaque jour.
Loué pour ses capacités d’observation féroce et sa capacité innée à rêver, Young est décédé le 20 avril 2010 à l’âge 67 en raison de complications du diabète.