Avant de devenir le musicien underground de la scène rock de Chicago, Wesley Willis erre dans la ville, très jeune, et toute sa vie il dessinera, enchevêtrements urbains, bus, train de marchandises, architectures…
Wesley Lawrence Willis
né le 31 mai 1963 à Chicago. Il meurt le 21 août 2003 à Chicago des suites d’une leucémie.
Figure totalement atypique du rock alternatif, Wesley Willis est un artiste et musicien culte, vénéré par la scène punk-rock américaine.
Il a commencé sa carrière au début des années 90 en chantant dans la rue, accompagné de son synthétiseur Technics KN 2000 sur lequel il a programmé la structure de toutes ses chansons : une structure rudimentaire pour tous ses morceaux qui sont tous à peu près semblables et reconnaissables dès les premières notes. Seules les paroles changent, les sujets varient : compte-rendu de concerts, portraits de gens qu’il connaît ou de super-héros, sujets du quotidien… Ses chansons se terminent toutes de la même façon : “Rock over London, rock on Chicago”, suivi d’un ou deux slogans publicitaires balancés d’une voix poussive et hystérique. Wesley Willis en connaît des centaines par cœur. Les chansons de Wesley Willis sont à la fois inquiétantes, hilarantes et enivrantes et font l’apologie de ses groupes favoris, son synthé ou sa chaîne de fast-food préférée.
Encouragé par le guitariste et bassiste Dale Meiners, il créé le groupe « Wesley Willis Fiasco » et enregistre un album sous le label Urban Legend, « Spooky Disharmonious Conlict Hellride », d’après la description que fait Wesley de ses épisodes schizophréniques. La musique de Wesley Willis est aussi drôle que son histoire est tragique. Malmené par des parents violents, il entend des voix mauvaises et vulgaires. Diagnostiqué schizophrène, il considérait la musique et le dessin d’un point de vue thérapeutique.
Le visage ouvert par un grand sourire à la verticale, un coup de cutter à l’horizontal, le crâne surmonté de micro-deadlocks, 150 kgs pour 2,10 m, il aime marcher dans les rues de Chigaco en saluant les gens d’un coup de tête.
C’est un artiste très prolifique. La discographie de Wesley Willis compte plus d’une cinquantaine d’albums, parfois bouclés en cinq heures maximum, autoproduits et autovendus à la sortie des concerts de ses groupes préférés.
Wesley Willis est moins connu pour ses dessins réalisés avec des stylos de couleur, représentant un univers urbain avec un sens de la perspective étonnant. Son sujet d’inspiration favori est le réseau de transports en commun de Chicago, dont il dessine sans arrêt les bus. Il squatte les sièges arrières, s’y endort parfois, son casque sur les oreilles, un bloc de papier froissé sous le bras.
Son œuvre, aussi bien picturale que musicale, se rapproche par bien des cotés d’une forme d’art brut difficilement canalisable. Wesley Willis était un des artistes les plus libres et les plus intègres d’une époque corrompue.